Téléphone portable : les Chinois détrônent japonais et Européens

Publié le par Abou Mélika

 

Décidément, les Chinois sont en passe de devenir le premier partenaire économique de la Mauritanie. Seule l’absence de données fiables au niveau du ministère de l’Economie et du Développement et de l’ONS (Office national des Statistiques) empêche de dire, sans risque de se tromper que la Chine est en train de passer devant des partenaires traditionnels de la Mauritanie comme la France et l’Espagne. Dans le secteur privé, l’activité apparente de certaines entreprises chinoises ainsi que l’envahissement du marché mauritanien par les produits « made in China » est la preuve que le pays est en train de s’ouvrir, de plus en plus, aux héritiers de Mao.

Un simple tour dans l’un des marchés de la capitale Nouakchott permet de se rendre compte de la présence chinoise à travers les différents articles et produits que proposent les commerçants mauritaniens. Vêtements, ustensiles de cuisine, machines électroniques, téléviseurs, récepteurs, antennes, pièces de rechange auto, téléphones portables, tout porte le label chinois. Avec néanmoins, cette appréhension que la qualité fait défaut.

L’offensive commerciale de Pékin atteint en fait toute l’Afrique. Parfois agressive, mais jouant la carte tiers-mondiste, la stratégie de l’empire du Milieu suscite espoir et controverse sur le continent noir. En Mauritanie, pour le commun des mortel, celui qui ne s’est jamais soucié des enjeux de la mondialisation ni de quelconques règles du marché, les produits chinois sont une aubaine qui ménage sa faible bourse.

Les téléphones de troisièmes générations chinoises courent les rues en ces temps de « crise ». Alors qu’un Nokia de luxe frise facilement les 150.000 UM (environ 400 euros), l’imitation chinoise ne coûte dix fois moins (40 euros). Les fabricants  chinois du portable parviennent même à s’attirer une clientèle de plus en plus grande en proposant des modèles qui vous permettent deux ou trois téléphones en un. En gagnant la bataille des prix, les fabricants chinois ont réussi à porté un rude coup aux célèbres modèles Nokia, Alcatel, Motorola et Sony Ericsson qui aujourd’hui n’attirent que des nostalgiques de la vieille époque ou ceux qui ne veulent pas passer pour le commun des Mauritaniens. Pratique, moins chers mais passant pour être moins solides, les téléphones chinois se vendent pourtant comme des petits pains. « Les portables chinois sont accessibles à tous les bourses et on y trouve toutes les fonctionnalités des autres portables que l’on dit originaux » nous affirme un client. Les grandes marques comme Sony Erikson, Nokia, LG et créent des produits avancés mais qui ne correspondent pas à la demande technologique du marché et du moment.

Ce sont les chinois qui sont allé de l’avant. Par égoïsme, les grandes marques occidentales n’ont pas voulu avancer en technologie pour répondre à cette demande. A l’exception de la marque coréenne Samsung. Ceux qui trimbalaient deux téléphones portables se sont vus facilitée la tâche par les téléphones chinois à doubles SIM qui fonctionnent instantanément.

La méfiance des premiers moments n’est plus qu’un lointain souvenir. Certains usagers des portables chinois ont fini par convaincre qu’ils ne sont pas moins robustes que les autres marques. L’installation dans le marché du portable, communément appelé « Nouqta sakhina » (Point chaud), à cause de l’affluence record qu’il connaît en fin de journée mais également des coups tordus que certains vendeurs de portables usagers jouent à des clients imprudents, de réparateurs chinois a donné plus de confiance en la technologie des « Hu han »

La percée chinoise en Mauritanie donne donc raison à cet économiste qui affirme que «C’est un phénomène qui dépasse le seul cas de la Mauritanie. Ils sont partout en Afrique». Et l’on oublie que même l’Europe et l’Amérique ne sont pas insensibles au charme de ces produits dont la principale qualité est d’être bon marché.

Sneiba

Publié dans Mauritaniennes

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