Corruption : L’école à l’avant-garde dans la sensibilisation

Lutter contre la corruption par le bas ! C’est là le pari que se sont lancés Ministère d'Etat à l'Education Nationale, à l'Enseignement supérieur et la Recherche Scientifique, la GIZ (Coopération allemande), qui assure la logistique nécessaire à l’action qui sera menée au niveau de quatre établissements secondaires de Nouakchott, et la Coalition contre la corruption en Mauritanie (3CM).

Pour cette fin, à visée de sensibilisation des scolaires contre les dangers de ce fléau d’ampleur mondiale, un atelier de formation réunissant des professeurs venant des établissements ciblés, des observateurs de la société civile et des journalistes a été organisé, jeudi dernier, dans les locaux de la de la GIZ. Trois experts ont tenté de brosser à cette assistance les divers aspects de la corruption, à travers des exposés sur le concept lui-même, l’arsenal juridique mis en place par la législation mauritanienne pour sanctionner les auteurs d’un tel agissement et réprouver, énergiquement, par l’Islam.

Mais le plus dur au niveau de cette opération de sensibilisation sera de faire passer le message de la lutte contre la corruption dans les établissements scolaires, quand les professeurs choisis à cet effet, et les observateurs chargés de veiller à l’adéquation des contenus aux concepts débattus au cours de l’atelier, ainsi qu’aux objectifs visés, passeront dans les classes entre le 22 novembre courant et le 8 décembre prochain. Cette date étant retenue pour tester, en grandeur nature et devant les autorités scolaires (notamment le ministre délégué auprès du ministre d’Etat chargé de l’enseignement secondaire), l’efficacité de la nouvelle méthode de sensibilisation qui sera éprouvée au niveau du Collège de Toujounine, du collège des Jeunes filles, du Lycée d’El Mina et du collège de Riad.

Reste à savoir si l’engagement de la coopération allemande dans un domaine qui constitue une préoccupation essentielle des pouvoirs publics en Mauritanie, notamment à travers la contre la gabegie déclarée par le président Ould Abdel Aziz et le gouvernement du Premier ministre Moulay Ould Mohamed Laghdaf, aura un vrai « répondant », sur le terrain de l’école. Une telle approche que la société civile engagée dans le domaine veut promouvoir, à travers l’action de 3CM, doit s’inscrire dans la durée pour ne pas être un simple feu de paille. Et, pour ceux, les autorités doivent accorder à l’action présente l’intérêt qu’il faut, en facilitant à ceux qui sont engagés sur le terrain les conditions de mise en œuvre des opérations de sensibilisation, mais aussi, en prenant les dispositions nécessaires pour que le programme couvre un espace plus grand que celui des quatre établissements ciblés et s’inscrive dans la durée. Faudrait-il alors, si la sensibilisation-test est concluante, l’inscrire dans les programmes scolaires (instruction civique et religieuse) qui sont, par nature, des disciplines chargées de façonner l’homme selon les « normes » établies. C'est-à-dire suivant un Idéal républicain et humain où l’intérêt général prime sur tous les intérêts particularistes. En cela, l’expérience de sensibilisation sur la lutte contre la corruption au niveau des établissements scolaires mérite d’être vécue.

Sneiba